Mercredi 12 mars, entre 50 et 60
personnes - étudiant-e-s ou pas, militant-e-s ou pas - se serrent
dans la petite salle prêtée par l'université de Nantes. La salle
est bondée, la réunion – pourtant annoncée et préparée
seulement quelques jours auparavant – est victime de son succès.
Visiblement il y a une volonté de s'informer, de débattre,
d'entendre un autre son de cloche sur cette manifestation.
Une première partie est réservée au
traitement médiatique de la manifestation. A partir de photos et
d'une vidéo prises pendant la manif, on s'interroge sur le matraquage
médiatique mensonger qui s'est abattu sur l'évènement comme une
deuxième forme de répression, une double peine.
Dans un second temps, il s'agit
d'aborder le sujet qui pour nous, a été l'élément réellement
inédit de la manifestation : la violence d'État féroce qui a
blessé des dizaines de personnes. Un point est fait sur les armes de
la police, l'exposé est illustré par les nombreuses balles de
flashball et de Lanceur de Balles de Défense, les grenades de désencerclement et lacrymogènes
retrouvées sur les lieux de la manifestation, témoignant de
l'intensité des violences policières.
Un point particulier est accordé au
Lanceur de Balles de Défense massivement utilisé le 22 février. A
notre connaissance, jamais la police française n'avait autant tiré
sur une manifestation dans un espace aussi restreint - quelques rues
du centre ville - et un laps de temps aussi court - quelques heures seulement -
. Un passage en revue historique, technique et économique de cette
« arme à feu à usage militaire » s'impose donc.
Un court échange s'ensuit sur les
stratégies et provocations policières. Plusieurs personnes blessées
à des degrés divers au cours de la manifestation sont présentes
dans la salle.
Cette réunion-débat est sans doute
une première étape avant d'autres rencontres, d'autres échanges.
Il est urgent de s'informer – trop
peu connaissent les armes que l'État utilise contre nous – et de
s'organiser collectivement pour faire face aux violences policières
et à la peur organisée.
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